Jonas Fortier est d’avis que son recueil précédent, Chansons transparentes , présentait un ensemble de poèmes sereins et ancrés, mais un peu flottants et hors d’atteinte, alors que les poèmes de Courbure de la terre , dit-il, « sont plus endeuillés, plus inquiets de leur sort, ils palpitent, ils ont des vertiges, des étourdissements, ils sont comme des paysages ou des villes vus de très haut : on embrasse du regard, de loin, on voit plein de choses en sachant très bien qu’il y en a plein d’autres qu’on ne voit pas.
Poèmes d'errance et de rencontres, transfiguration du quotidien, L'air fou est aussi une variation hommage à Unica Zürn, une recherche formelle portée par la liberté d'esprit du poète. On retrouve les thèmes qui lui sont chers, avec parfois une incursion sensible vers le récit poétique qui n'est pas sans rappeler certains poèmes de Michel Garneau.